Potentiels évoqués pneumatiques : effets du CIDN et de l’habituation - 06/06/16
Résumé |
Introduction |
Une stimulation par air pulsé permet l’enregistrement de potentiels évoqués pneumatiques (PEP) sous la forme d’une réponse de vertex de longue latence N2/P2 (Conde et al., 2013). À température ambiante, la stimulation pneumatique est véhiculée par les fibres Abeta ; refroidie, elle l’est aussi par les fibres Adelta ou non myélinisées. Les PEP à l’air ambiant ou froid sont identiques (données personnelles). L’objectif de ce travail est d’étudier une éventuelle modification des PEP chez sujet sain, lors de l’activation des contrôles inhibiteurs diffus de la nociception (CIDN).
Matériel et méthodes |
Les PEP ont été enregistrés chez 16 sujets sains (9 hommes, 7 femmes) selon le protocole suivant : air ambiant puis air froid avant et immédiatement après activation du CIDN par 5minutes de Cold Pressor Test (CPT), puis une demi-heure plus tard. Un protocole complémentaire a été réalisé chez 12 des sujets (6 hommes, 6 femmes) : deux enregistrements des PEP à l’air pulsé ambiant et froid (ordre randomisé) à 5minutes d’intervalle sans CPT. Les réponses N2/P2 étaient mesurées en Cz. Le stimulateur pneumatique de diamètre 0,5mm, délivrait un souffle de 350kPa pendant 10ms à un cm perpendiculairement à la peau. Le bruit (55dBHL) induit par la stimulation était masqué par un bruit blanc. La stimulation était appliquée à la face dorsale de la main droite et le CPT au pied gauche. Chaque test comportait deux séries de 20 stimulations. Les paramètres d’enregistrement étaient : fréquence de 0,2Hz, bande passante de 0,3 à 100Hz et temps d’analyse d’1s, référence nez.
Résultats |
Les latences des PEP ne varient pas. Une diminution significative d’amplitude des PEP est observée après le CPT : de 13,5μV (SD 5,85) à 9,87μV (SD 3,66) pour l’air ambiant (p=0,005) et de 11,8μV (SD 5,53) à 9,16μV (SD 4,82) pour l’air froid (p=0,004) et demeure après une demi-heure. Elle existe aussi lors des deuxièmes mesures sans application de CPT : de 11,14μV (SD 5,19) à 9,5μV (SD 4,91) pour l’air ambiant (p=0,02) et de 12,19μV (SD 5,94) à 9,71μV (SD 3,92) pour l’air froid (p=0,02). Une diminution d’amplitude existe toujours entre la première et la deuxième stimulation, indépendamment de la température, respectivement p=0,005 et 0,04 pour le 1e et le 2e protocole.
Discussion et conclusions |
La diminution d’amplitude des PEP après le CPT peut traduire un effet du CIDN et la persistance de cette diminution d’amplitude lors du test tardif, un post-effet. La diminution d’amplitude des PEP lors du protocole sans CPT traduit un effet « premier test », voire un phénomène d’habituation. Ce phénomène d’habituation peut s’associer à voir mimer un effet du CIDN. La stimulation pneumatique tiède ou froide n’est jamais douloureuse et il n’est pas assuré que le CIDN soit activé chez le sujet sain. Ce protocole sera utilisé chez les patients allodyniques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Allodynie, Nociception, Potentiels évoqués
Plan
Vol 46 - N° 2
P. 103 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?